Développer des (micro)systèmes capables de se mouvoir et d’être propulsés par de simples stimuli extérieurs comme la lumière est un domaine en plein essor avec de nombreuses applications potentielles allant de la nanomédecine à la dépollution des eaux. Pour se mouvoir, la plupart des systèmes synthétiques ou hybrides actuels nécessitent un combustible artificiel ou semi-naturel. Des chimistes de Bordeaux ont récemment développé une toute autre stratégie qui utilise l’oxygène relargué par des feuilles lors de la photosynthèse pour les propulser de façon contrôlée à la surface air/eau. Ces nouveaux nageurs sont à découvrir dans la revue Angewandte Chemie International Edition.
https://www.inc.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/la-photosynthese-une-propulsion-100-bio-pour-des-micro-objets
Les molécules chirales peuvent adopter deux configurations, appelées énantiomères, dont les images l’une de l’autre dans un miroir ne sont pas superposables. Si leurs propriétés physico-chimiques sont identiques, les deux énantiomères d’une molécule, par exemple un médicament, peuvent avoir des effets physiologiques très différents voire antagonistes. Pouvoir les détecter individuellement, les séparer ou en déterminer les proportions dans une solution est donc essentiel. Avec nos collègues du Centre de Recherche Paul Pascal (CNRS/Université de Bordeaux) et collaborateurs italiens, nous avons proposé une approche extrêmement simple et inédite, basée sur des nageurs miniaturisés, publiée dans la revue Nature Chemistry et dont vous trouverez un résumé en français ici :
https://www.inc.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/detecter-la-chiralite-en-nageant
De nouveaux travaux de l'équipe viennent de faire l'objet d'un communiqué de presse du CNRS. Publiés dans le renommé Journal of the American Chemical Society, ces travaux décrivent un mode de fabrication de nickel poreux permettant de séparer efficacement les énantiomères d'un composé chiral, soit les deux formes moléculaires qui sont images l'une de l'autre dans un miroir. Le taux de purification (ou d'excès énatiomérique) de l'une des deux formes par rapport à l'autre atteint ainsi près de 80%.
La séparation de molécules chirales, images l'une de l'autre dans un miroir, présente un intérêt pharmaceutique évident pour le développement de médicaments car une seule des deux formes énantiomériques de ces composés présente en général une activité thérapeutique. Grâce à une méthode combinant électrochimie et microfluidique, nous avons démontré, avec des collègues de l’Institut VISTEC en Thaïlande, qu'un tel tri sélectif devenait possible en appliquant un champ électrique au sein d'un canal microfluidique. Ces travaux, publiés dans la revue Angewandte Chemie, viennent de faire l'objet d'un communiqué de presse du CNRS.
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